mardi 30 septembre 2014

moi je suis soupe au lait, et vous?


Elles ont dit: "Racontez nous les spécialités culinaires de nos régions".
"les" spécialités!

 Tsstss les filles, là c'est pas du jeu,vous ne pouvez pas me faire ça. 
A la limite, vous m'auriez dit "une" spécialité, je crois que j'aurais pu me contenir, mais LES spécialités... vous ne vous rendez pas compte. Dans ma tête de bec sucré ( et salé, je ne suis pas sectaire) une spécialité en appelle une autre.

 Je passe du calisson d'Aix au massepain de Saint-Léonard-de-Noblat, du Pommé de chez Mahérault au Cardinal de chez Thoueille, du rougail saucisse à la blanquette de maman, des moules Papagayo à la galette saucisse... au chemin de fer, au macatia, au foie gras, au comté, aux financiers, aux bananes flambées, aux berlingots, aux bouchons porc combava, au ti bielle, aux ouassous, au boeuf bourguignon, au gâteau patate, à la pipérade, aux gougères de jean Claude, à la galette pomme andouille du petit Nice...ahhhh je suis en hyper salivation.
peux plus parler geu baaave.

voilà c'est ça mon problème, chaque plat m'en rappelle un autre.
 Et pire! je me rends compte que ce n'est pas tant le goût de chacun qui me revient en mémoire, même si ils représentent tous des expériences de plaisir gustatif, ce qui est important pour moi c'est l'histoire qu'ils racontent, le lieu, les amis, la famille, l'occasion...des instantanés de vie.

Chaque plat va avec un "tu te souviens?"
 "tu te souviens de ce resto à Marie Galante où on avait mangé des ouassous et cette purée de patates douces à tomber sur le cul?"
 "tu te souviens des gâteaux que Grand Père et Grand Mère prenaient chez Thoueille pour les anniversaires? le cardinal".
 "tu te souviens des galettes saucisses du marché le jeudi midi et des gâteaux secs que papa achetait à ce marchand sous les halles, des dizaines de grandes boites en fer garnies de petits gâteaux?....
Nostalgie. 
peux plus écrire j'ai 5 ans.

Mais bon j'ai promis de jouer le jeu des spécialités culinaires de nos régions, il va falloir que je choisisse dans quelle région je veux vous emmener.

Je commence par le commencement? Là où je suis née?
Je suis mayennaise. Castrogontérienne même ( et ouais! un carambar à celui qui trouve où je suis née) et j'ai toujours entendu dire que la spécialité de la Mayenne c'était...taddammm, roulement de tambour: la soupe au lait. 
Mais bon je ne sais pas si c'est vrai où si c'est mon grand père qui racontait ça pour justifier que nous, les pingsh ( pardon grand père) on n'est pas trop trucs relevés, épicés. Des générations de pingsheurs élevés à la soupe au lait ça endort les papilles. 
Ce qui est certain c'est que la soupe au lait était servie, il y a très longtemps, dans les fermes, le soir après la dernière traite, en Mayenne, pays des vaches, comme dans toutes les régions rurales. 
Une tranche de pain rassis dans le fond d'une écuelle, arrosée d'un bon lait de ferme chaud, éventuellement du poivre, du sel, et encore c'est facultatif, et c'est tout. 
Dégustez et dodo!
J'ai lu quelque part qu'on pouvait aussi faire la soupe au cidre. Pour les jours fastes sans doute.
Il existe aussi des versions plus modernes de la soupe au lait, j'ai trouvé celle ci qui doit être pas mal du tout. 

 Il y a une autre spécialité en Mayenne mais on ne la trouve que dans la partie Mayenne Angevine. 

Oui! j'ai décidé de rester en Mayenne. Parce que si je commence à parler de Pornic et de la Réunion et de tous les autres coins où je me suis régalée on n'est pas couché. Et puis la Mayenne j'y ai vécu 18 ans et à chaque fois que j'y retourne je me dis que c'est vraiment très très beau.







source photos: page facebook de étonnante Mayenne allez y faire un tour, vous serez surpris de tout ce qu'on peut faire en Mayenne ;)

En Mayenne, il y a des champs, des bois, des vieilles pierres, des jolis villages, des petits rue sinueuses, des grandes rues, des chemins de halage, des écluses, la Mayenne ( la rivière), des bateaux pour aller sur la Mayenne, le douanier Rousseau, Robert Tatin, le mont des Avaloirs, la cité gallo romaine de Jublain, les Emmaüs de Viliers Charlemagne, Le refuge de l'arche, Sainte Suzanne ( un des plus beaux villages de France), les chocolats Réauté, l'abbaye du port salut ( oui oui le from).... et...et le pâté aux prunes. 

Alors ça!, ça c'est de la bombe de gâteau.

Pour tout vous dire, je voulais en faire un pour l'occasion, mais autant je bouffe et je suis gourmande, autant la cuisine et moi... 
Et puis, de toutes façons c'est meilleur sorti de chez le boulanger.


Le pâté aux prunes c'est des reines claudes enfermées dans une pâte dorée. C'est plein de jus, c'est sucré par la pâte et acide par les prunes. C'est juste la perfection.

Sur le net vous trouverez des recettes de pâté aux prunes MAIS attention! N'est pas pâté aux prunes qui veut!

Le pâté aux prunes se fait avec des prunes vertes! et non dénoyautées!! 
Non mais!!! Sans les noyaux c'est plus un pâté aux prunes c'est une tourte à la compote de prune c'est tout. 
Le pâté aux prunes ne se fait pas avec une pâte brisée.
 Non mais!!! Il se fait avec une pâte spéciale, mi brisée, mi briochée, mi sucrée ou un truc dans le genre. (la pâtisserie et moi: cinquante douze) ( les maths aussi)
Et on ne rajoute pas des grains de sucre sur la pâte ou une boule de glace vanille. Hérésie! le pâté aux prunes se suffit à lui même.

Mais alors c'est bon, mais c'est bon...

peux plus parler geu baaave

Cet article participe au rendez-vous mensuel « En France aussi » de  Voyage Féminin, La Terre sur son 31 et Le coin des voyageurs